Comment reconnaître les substances nocives pour la peau dans les produits cosmétiques ?
Déchiffrer les étiquettes peut s’apparenter au parcours du combattant. Plus la liste est longue, plus le cerveau surchauffe. Pourtant, des ingrédients toxiques pour la peau se cachent dans nos produits quotidiens et les déceler est primordial. S’informer sur les dangers d’une exposition à ces éléments et savoir les repérer vous permettra de prendre soin de votre corps d’une façon saine. Alors, comment identifier les substances nocives dans les cosmétiques ? Nous vous révélons quelques clés essentielles pour ne pas soutenir une industrie de la beauté toxique et pour devenir autonome dans l’analyse des composants de votre flacon.

Comprendre d’où provient la nocivité des ingrédients
Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit un perturbateur endocrinien comme « une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations ».
Le rapport OMS-PNUE 2012 répertorie près de 800 éléments chimiques ayant des propriétés perturbatrices endocriniennes avérées ou suspectées. Cette liste d’ingrédients dangereux est constamment complétée.
Mais quel est le rôle du système endocrinien ? Sa mission dans l’organisme est de réguler le métabolisme, la croissance et la fonction sexuelle. Ses propriétés d’autorégulation permettent aux hormones d’être sécrétées en quantité suffisante dans le corps, mais aussi de les modérer dans le système sanguin. Une perturbation de cet ensemble de glandes entraîne, vous l’imaginez, de forts déséquilibres comme des dérèglements thyroïdiens, des modifications de la production naturelle d’hormones ou l’altération des fonctions de reproduction.
La dégradation de ce système n’est pas à prendre à la légère, d’où l’importance de réduire l’exposition à ces substances nocives dans les cosmétiques que nous appliquons quotidiennement sur notre peau. L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a partagé un article pour comprendre l’action des perturbateurs endocriniens, une ressource précieuse pour aller plus loin sur le sujet.
Qu’est-ce qu’un ingrédient cancérigène ?
Des substances chimiques, seules ou mélangées, peuvent porter atteinte à la santé humaine. Parmi elles, certaines sont classifiées de « CMR » lorsqu’elles présentent un caractère cancérigène, mutagène ou toxique. Ces composants font l’objet d’un classement européen avec une hiérarchisation de catégories en accord avec la réglementation CLP (Classification, Labelling and packaging). En d’autres termes, un ingrédient cancérigène inhalé, consommé ou appliqué sur la peau, sera susceptible de provoquer ou d’augmenter la fréquence d’un cancer.
Heureusement, des solutions existent pour éviter ces agents toxiques qui perturbent le fonctionnement de l’organisme. Décrypter les listes d’ingrédients est bien évidemment la priorité pour leur échapper.
Identifier les substances nocives dans les cosmétiques : les outils officiels
Comprendre la nomenclature INCI
La nomenclature internationale des ingrédients cosmétiques (INCI) a été conçue en 1973 afin de normaliser le langage employé par les fabricants et offrir, ainsi, une plus grande transparence aux consommateurs. L’ingrédient se doit donc de figurer sous son nom officiel sur les emballages et d’obéir à certaines régulations définies par les directives européennes. Les composés sont mentionnés en latin ou en anglais pour prétendre à un décryptage universel. La liste affichée recense les composants contenus dans un cosmétique par ordre décroissant, les 5 à 6 ingrédients qui commencent l’énumération représentent environ 70 % du produit. Un agent dosé à moins de 1 % pourra cependant figurer sans hiérarchie à la fin de la liste.
Les différentes catégories d’ingrédients peuvent être :
- l’eau, noté « Aqua » ;
- les extraits végétaux qui portent la mention « extract » ;
- les huiles, identifiables par la dénomination « oil » ;
- les alcools, reconnaissables grâce aux appellations « alcool denat » pour ceux dénaturés ou « -yl alcohol » pour les alcools gras ;
- les conservateurs, dont seulement 5 sont autorisés en cosmétique bio. Parmi les plus courants citons l’acide salicylique et l’acide sorbique ;
- les parfums, facilement distinguables avec la qualification « parfum » ;
- les extraits naturels suivis des termes « leaf » (feuille), « fruit » (fruit), « bark » (écorce), « root » (racine) ou « seed » (graine) qui renseignent sur la partie de la plante utilisée dans la formulation.
Utiliser les applications mobiles pour démêler les listes d’ingrédients
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) mentionne que les allégations « sans » ou « 0 % » ne sont en aucun cas synonymes de qualité ou de sécurité. La lecture des ingrédients est l’unique manière de s’assurer de la composition d’un produit.
Grâce aux indications précédentes, vous êtes désormais en mesure de comprendre la nature d’un composant. Néanmoins, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter des applications qui, par un simple scan du code-barres, vous apporteront des informations complémentaires. En voici trois spécialisés dans les cosmétiques :
- INCI Beauty qui note chaque composant selon son niveau de dangerosité à l’aide d’un code couleur ;
- Cosmethics qui vous avertit lorsqu’une substance est préoccupante et permet de créer des alertes personnalisées par ingrédient ;
- Clean Beauty qui détecte les éléments controversés et les allergènes.
Analyser la composition d’un produit cosmétique
Bannir les conservateurs synthétiques
Les parabènes
Plus connus sous les noms de « butylparaben », « isobutylparaben », « methylparaben » et « ethylparaben », ces composants sont à éviter lorsque vous les lirez sur votre liste d’ingrédients. Bien que leur intention, celle de préserver le produit de la prolifération de champignons et de bactéries, soit louable, ils sont surtout soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens.
Le triclosan
Cet agent antibactérien synthétique a été interdit en 2014 par la Commission européenne dans les produits de rasage. Malgré tout, il continue d’être employé dans les soins, or il n’a aucun bénéfice pour la flore cutanée. Et pour cause, il serait à l’origine de résidus cancérigènes dans le corps. Méfiez-vous-en donc lorsqu’il participe à l’élaboration de vos dentifrices, vos savons, vos déodorants et votre maquillage.
Le phénoxyéthanol
Libellé également sous la forme de « EGPhE » ou « phénoxytol », le phénoxyéthanol est un conservateur nocif présentant des risques cancérigènes. Il pourrait provoquer des affections cutanées comme de l’urticaire ou de l’eczéma, certaines personnes y sont d’ailleurs allergiques.
Le méthylisothiazolinone
« MIT » ou « Kathon CG » pour les intimes, ce conservateur s’immisce dans les shampoings, les gels douche et les crèmes. Il provoque de fortes réactions irritantes, généralement sous forme de plaques rouges, dans les 72 heures suivant l’application.
Échapper aux sulfates
À l’origine de la mousse de vos produits lavants, les sulfates sont de puissants détergents. Ils se révèlent fortement irritants à partir d’une concentration de 0,5 %, passant le stade limite dès 10 à 30 %. De plus, ils déshydratent votre peau en détériorant la barrière cutanée. Vérifiez donc l’emplacement des sulfates sur votre liste et évitez à tout prix qu’ils se positionnent dans les premiers résultats. Ouvrez l’œil lorsque vous lisez « sodium lauryl sulfate », « sodium laureth sulfate » ou « ammonium lauryl sulfate ».
Fuir les silicones
Facilement identifiables, les silicones portent le suffixe -one ou -ane tels que le « dimethicone » ou l’« hexamethyldisiloxane ». En plus d’être désastreux pour l’écologie en raison de leur dégradation très longue, ces agents sont occlusifs pour la peau. Certes, ils offrent un rendu lisse et soyeux, mais à quel prix !
Résister aux huiles minérales
Dérivés du pétrole, ces produits ont acquis leur succès grâce à leur faible coût de revient et à leur stabilité dans les mélanges chimiques. Vous les reconnaîtrez sous les noms de « mineral oil », « ceresin », « petrolatum », « cera microstallina », « paraffinum liquidum » ou « ozokerite ». Non seulement les huiles minérales n’ont aucun bénéfice pour hydrater votre peau, mais elles s’accumulent dans le foie lorsqu’elles sont absorbées. Une bonne raison de s’en passer.
Se préserver des PEG
Autrement appelés « polyethylene glycol », ces tensioactifs sont des détergents issus du pétrole et supposés nourrir la peau. Bien évidemment, ils sont surtout cancérigènes et extrêmement toxiques. Leurs propriétés émulsifiantes apparaissent au terme d’un processus de chimie lourd qui occasionne une forte pollution. Préférons exclure ces composants.
S’éloigner des nanoparticules
La mention « nano » figure sur les étiquettes depuis 2013, une nécessité pour reconnaître ces substances neurotoxiques obtenues lors du broyage de métaux lourds. Employées pour blanchir la couleur du dentifrice, teinter votre fard à paupières ou conserver votre rouge à lèvres, les nanoparticules ont une faculté de pénétration impressionnante. Elles atteignent les cellules en un temps record et bien sûr, l’organisme n’a pas les armes pour les éliminer. Simplifions-lui la tâche, abstenons-nous de les adopter.
La solution saine et naturelle des produits de la Chavonnerie
La production du secteur des soins se doit de garantir la propreté dans ses créations. La confiance entre une marque et vous passe par l’importance accordée à la santé. C’est pour cela que le savoir-faire artisanal est au cœur de l’élaboration de nos produits. Notre ambition est de répondre à un engagement simple : celui de l’éthique et de la transparence.
Les savons de la Chavonnerie sont confectionnés à base d’huiles végétales, de beurres et de diverses fragrances au cours d’un processus de saponification à froid. Les ingrédients employés dans la fabrication de nos savons sont naturels et respectent la planète. L’écoresponsabilité est une promesse et un gage d’améliorer notre impact sur notre environnement. Les huiles honorent ainsi l’engagement du label biologique et l’emballage de nos produits est réalisé en papier recyclable.
Identifier les substances nocives dans les cosmétiques incite les consommateurs à s’engager dans leurs achats. La nomenclature INCI a facilité ce décryptage afin de balayer les illusions et de responsabiliser les entreprises. En refusant les agents toxiques, vous faites le choix de promouvoir les produits d’hygiène et de beauté qui ne dégradent ni votre santé ni celle de l’écosystème. Chez la Chavonnerie, nous avons compris l’essence de la simplicité et valorisons l’artisanat. Nous mettons tout en œuvre pour vous offrir des ingrédients sains et une composition claire dans vos cosmétiques. Retrouvez l’ensemble de nos produits et le détail de leur formulation sur notre page dédiée.
Cet article a été rédigé par Maeva Albaret.